De Montréal à Dolbeau-Mistassini

Vous êtes prêts ? Je vous emmène dans le nord du Québec, tout près du lac St Jean.

Embarquement immédiat...

Comptez 7 à 8 heures de route.

Laissons Grand-Mère sur la droite et direction Grandes-Piles, La Tuque !

Premières feuilles rouges...

Au point "Infos tourisme" où nous nous sommes arrêtés, des documents en libre service donnent des conseils en cas de rencontre avec... un ours ! "Lui dégager le passage, et au pire, se coucher sur le sol et faire le mort..."

Brrr... Croyez-moi, ça fait peur d'autant plus que la veille un journal local titrait : "Une femme tuée par un ours à La Tuque"

Quelle surprise de découvrir ces champs rouges... Il s'agit de bleuetières, cultures de bleuets (nos myrtilles).

Comme je m'extasiais sur ce rouge qui tranchait avec le vert des sapins, Richard (celui qui parlait du skouireul) s'est moqué de moi en disant : "Ben, c'est moche, c'est que des feuilles fanées !"

Fanées, peut-être, mais ça donne de jolis contrastes, vous ne trouvez pas ?

Avec notre ami Yves, nous sommes partis en pick-up rejoindre Richard qui travaille à l'ouverture des pistes en forêt. Un territoire immense où ne doivent s'aventurer que peu de touristes.

Ici pêcheurs et chasseurs ont ce qu'ils appellent des "camps" installés autour des lacs où ils vont passer le week-end.

Richard nous a présenté son camp avant de prendre le volant pour nous faire découvrir son domaine : la forêt, jusqu'au dessus du 50ème parallèle !

La conduite sur ces pistes est un peu particulière... Les "gars d'bois", comme ils disent, estiment que cette zone est la leur et qu'ils n'ont aucune obligation de respecter le code de la route. Les conducteurs communiquent tous les 5 ou 10 km avec une CB pour prévenir de leur passage. "Kilomètre 35 en montant" signifie qu'un véhicule monte et qu'il se trouve au 35ème kilomètre. (idem en descendant) Mieux vaut être prudent. Les ponts de bois que l'on traverse ne permettent le passage que d'un seul véhicule à la fois, d'où l'importance d'avertir de sa présence.

Au retour Richard nous a entraînés à 150 km heure en coupant les virages à gauche alors qu'il n'avait aucune visibilité. Heureusement, c'était un dimanche et il n'y avait pas sur les pistes les camions chargés de grumes redescendant vers la ville...

Vous avez sans doute vu sur la photo que son pare-brise avait aussi souffert des projections de pierres, inévitables à cette allure sur un tel terrain....

Ce qui est amusant c'est qu'à peine les 4 roues du pick-up sur le bitume, Richard a ralenti et remis sa ceinture. La loi reprenait ses droits... ;-)

Vue sur la rivière Mistassini

Le lac aux Truites où sont installés les camps des chasseurs et pêcheurs.

Annexe au chalet de Richard, ce cabanon où il range tout son outillage et matériels divers.

Une mignonne petite cabane au Canada...

En route pour une balade en forêt vers les Chutes Blanches. Yves porte le gilet orange fluo obligatoire en cette période d'ouverture de la chasse au gibier à plumes. En ce qui concerne le gros gibier (orignaux), la chasse n'est, à cette date, autorisée que pour les chasseurs à l'arc et à l'arbalète.

Malgré l'immensité du territoire, nous croiserons deux gardes-chasse qui patrouillaient à la recherche de braconniers éventuels.

Yves porte également une carabine au cas où un ours aurait l'envie de suivre le même itinéraire que nous...

Sachant cela et ayant lu les infos à propos de ces "nounours" qui n'en sont pas, j'ai fait les 15 minutes de marche jusqu'aux chutes en faisant la mouche.... : j'avais l'impression d'avoir des yeux multi-directionnels....

Le moindre craquement dans les branches prend ici une importance toute particulière....

Vous la reconnaissez cette petite cabane, bien sûr...

Je n'ai pas eu le courage de mettre en ligne tout ce que cette photo vous a inspiré et pourtant...!!!

J'ai un grand bravo et un grand merci à vous dire ! N'hésitez pas à retourner sur ma page intitulée "Trier" pour découvrir dans les coms postés les propositions des uns et des autres. Vous avez fait preuve d'une très grande imagination !

Pour ma part et après tout ce que j'avais entendu dire sur l'agressivité des ours, j'étais persuadée que l'un d'eux s'était acharné sur la porte fermée à cause d'une envie pressante... ;-)

En fait, nos accompagnateurs nous ont dit qu'il s'agissait de lièvres qui grattent le bois pour se régaler de la colle dont il est composé...

Grande déception chez les amis des lièvres, je sais : le lièvre se shoote à la colle.... ;-)

Le sous-bois (sans ours) en allant vers les chutes...

Les Chutes Blanches

Les arbres à gauche de la chute ont malheureusement été brûlés au cours d'un incendie. Il y a environ 3 ans un feu s'étendant sur un front d'une largeur de plus de 30 km a ravagé une grande partie de la forêt.

Ce désastre écologique contre lequel personne ne peut lutter est parfois aussi une opportunité pour certains. En effet, là où les arbres ont brûlé le bleuet pousse de plus belle, et le bleuet est l'or du nord Québec : confitures, liqueurs, délicieux chocolats fourrés... :-)

Une "marmite de géant" qui m'a fait penser à une poule.

Incendies, coupes d'arbres pour la construction, le bois de chauffage ou la préparation de la pâte à papier, la forêt se dépeuple. Dans ces godets des petits sapins attendent d'être replantés pour reconstituer le patrimoine forestier.

En haut d'une piste, la forêt à perte de vue...

Et sur le bord de la piste, des bleuets...!!!!

Prise en flagrant délit de gourmandise.... Mmmmm..... Une dégustation de bleuets avant de rentrer, c'est irrésistible....

Nous sommes revenus vers la civilisation. Sur la rivière Ticouapé, un hydravion est prêt pour un décollage éventuel...

... et le traditionnel bus jaune part récupérer les écoliers à la sortie de l'école.

La rivière aux Rats

Rencontre entre les rivières Mistassini et Mistassibi... Le bruit couvre les voix....

Imaginez les mêmes rivières au moment de la fonte des neiges....

La rivière Mistassini

Un véhicule de travail d'hier....

... et un véhicule de loisirs d'aujourd'hui....

Je n'aimerais pas avoir à faire une manoeuvre avec un tel engin...!

Ces monstres des routes sont parqués ici, au bord d'une route très passagère. Dans quelques années un nouveau camping sera créé pour accueillir 700 "véhicules de loisirs".

Retour au Lac St Jean. Ce magnifique lac quasiment rond sera bientôt habillé d'une profonde couche de glace sur laquelle même les camions pourront rouler. Les pêcheurs y installeront aussi des petits cabanons à l'intérieur desquels ils s'adonneront à leur sport favori.

Le Lac St Jean, c'est aussi St Félicien qui n'abrite pas que le superbe parc zoologique dont je vous ai parlé il y a quelques jours.

C'est la ville où j'ai eu le plaisir de rencontrer deux aminautes : Mamiecolo et La Cinquantaine en Tamalou. Cela faisait quelques mois que nous échangions sur nos blogs et j'ai eu vraiment beaucoup de chance de les rencontrer au cours de ce voyage. Elles sont adorables toutes les deux et ça a été très sympa de discuter ensemble avec l'impression de nous connaître depuis longtemps.

Mamiecolo nous a fait goûter une spécialité locale : la Tourtière du lac St Jean, dont vous pourrez trouver la recette sur son blog et LaCinquantaine nous a fait découvrir son petit paradis d'où j'ai pris ces deux dernières photos...

J'espère avoir un jour l'occasion de vous accueillir toutes les deux dans ma Normandie.

Le voyage a été long. Il est temps de faire une pause. Nous allons repartir pour contourner le Lac St Jean vers l'est dans quelques jours...

Je vous emmène ?