
A l'heure où les arbres font des feuilles, je me contente de faire des racines...;-)
Le miroir est impitoyable : "Oxy, tu t'laisses aller..."
Rendez-vous est donc pris chez la coiffeuse. Je me "réjouis" déjà à l'idée de lire tous les Voici, Voilà, Gala et Cie qui sauront m'apprendre les derniers potins de nos people, cancans datant souvent... du mois dernier...
A peine arrivée et débarrassée de mon manteau, me voilà enfermée dans une blouse noire qui a tout de la camisole... Aussitôt cette cape nouée autour du cou, je commence à étouffer et l'impression empire lorsque la coiffeuse ajoute une serviette éponge et un tour de cou en plastique pour protéger le tout...
L'épreuve ne fait pourtant que commencer ...
Vous aimez, vous, l'éclairage de votre salon de coiffure ???
Le mien semble me faire des reproches : "Tu as vu ta tête ... ? Il était vraiment temps que tu fasses quelque chose..."
Sur mon visage fatigué les cernes semblent s'être creusés encore et dessinent de doux croissants bleutés sous mes yeux bruns...
Tu parles !!! Je ne pense pas vraiment poésie quand je me regarde dans ce miroir cruel... La complaisance n'est pas de mise. J'ai une tête à faire peur...
Et le pire n'est pas arrivé...
"On fait la même chose que la dernière fois ?
-Oui, oui "
La jeune apprentie arrive alors, enfile avec une certaine difficulté ses gants de caoutchouc et commence à tartiner mes cheveux, mèche par mèche, d'une pâte blanchâtre à l'aspect gluant qui va petit à petit changer de couleur...
La première fois, j'ai angoissé... Je me voyais devenir blonde, orange, carotte.... Mais maintenant, je sais...
La pâte, au fur et à mesure devient de plus en plus foncée et je n'ai même plus peur de ressortir couleur "ailes de corbeau"...
"Vous voulez de la lecture ?
- Oui, s'il vous plaît "
Elle revient donc avec 3 ou 4 revues périmées dont un Prima que j'ai déjà feuilleté il y a 2 mois environ et des protections pour les branches de mes lunettes.
Me voilà installée, plastiques bleus sur les branches, les cheveux collés par la teinture et piqués debout sur la tête, les journaux sur les genoux...
Et là, entre dans le salon une ancienne voisine...
Je pique le nez dans mon Voici... Trop tard !
"Ah Oxy ! J't'avais pas r'connue... Dommage qu'tu t'coiffes pas comme ça pour faire tes courses, t'aurais un sacré succès... "
Ah, ah, ah... J'ai pas envie de rire. Je suis moche et le cuir chevelu me démange...
Mauvais réflexe, je me gratte.... En général, une bonne couleur tient 3 jours sous les ongles malgré les brossages... C'est d'un chic... :-(
Au moment où mon ex-voisine va ouvrir la bouche pour rire de mon nouveau "vernis à ongles", la coiffeuse me sauve en l'emmenant à son fauteuil.
Tout à l'heure elle aura l'air aussi ridicule que moi avec, sur la tête, un petit bonnet perforé d'où sortiront des mèches blondasses... Vision d'horreur...
Je me plonge dans les potins...
Johnny et Laetitia vont bien mais il y a de l'eau dans le gaz entre Brad Pitt et Angelina Jolie...
J'apprends que certaines chaussures à semelles rouges coûtent une fortune et ce sont sûrement les femmes qui les portent qui, pour jouer à la pétanque, s'achètent ou se font offrir le merrrrrrrveilleux coffret Vuitton, 1300€, boules en cuir et cochonnet en Alcantara.
J'ai des doutes quant à l'utilité d'un tel luxe mais je pense que ça doit servir pour jouer sur la moquette du salon...???
Je change de revue, et là, un titre attire mon regard :
"L'homme au corps de rêve "
Hum... Enfin.... un sujet sur lequel j'aime m'étendre... ;-)
Voyons, voyons... page 42...
Je mouille mon doigt et tourne les pages... 39, 40, 41...
"Vous pouvez passer au shampooing madame O2"
Et m.... !!!!
Nouvelle épreuve !
La tête en arrière, appuyée sur un bac qui me scie les cervicales, je supporte tant bien que mal la position...
"Vous êtes bien installée ?
- on....on..."
Je marmonne une fausse approbation... Ma grand-mère disait toujours "Il faut souffrir pour être belle." ???
Et là, le rinçage commence avec parfois de furieuses variations de température ponctuées de :
"Ça va la chaleur ?
-Euh... c'est un p'tit peu chaud..."
Rinçage, savonnage, re-rinçage...
Tout ça sous l'oeil de biche d'une superbe blonde qui semble se moquer de moi du haut du poster où elle pose, magnifiquement coiffée, maquillée... jeune !!!
Enfin...., la coiffeuse essore mes cheveux. C'est presque fini ...!
Non, j'ai encore droit au séchage des oreilles...
Chaque fois je revois la scène du film "La folie des grandeurs" où Yves Montand nettoie les oreilles de Louis de Funès et je me retiens de rire...
"Ah, attendez, je vais détacher la bordure... Votre peau absorbe bien la couleur..."
Je n'aime pas cette séquence... Avec son petit coton imbibé de je ne sais quel produit elle frotte vigoureusement les taches sur mon front...
Aïe ! Cette petite nouvelle n'a pas la main très douce.
Elle frotte à gauche, frotte à droite, revient à gauche, refrotte, insiste... Et là, j'interviens...
"Ah non, là, c'est une tache de vieillesse, vous n'y arriverez pas...
(Je l'imagine rougir, gênée...)
- Oh, pardon... Vous pouvez passer à côté madame O2..."
Je retourne m'asseoir face au miroir et découvre que ma voisine de fauteuil m'a piqué "L'homme au corps de rêve".
Veinarde !!!
Reste maintenant à supporter ma tête pendant la coupe... Je profite de l'instant pour recueillir les infos météo du jour, voire de la semaine...
Puis vient le séchage.
Je vois avec un certain effroi mes cheveux prendre un pli qui ne leur convient pas ou, tout au moins, qui ne me convient pas...
Ils sont trop apprêtés, pas naturels. Ce n'est pas moi !
La coiffeuse fait quelques remises en place d'une mèche, d'une boucle avant de me présenter un miroir rond dans lequel je découvre ma nuque, l'arrière de ma tête...
Mise à part la couleur plus lumineuse qui me redonne un peu la pêche, je ne me plais pas. Je n'ai qu'une envie : rentrer la tête dans les épaules et me cacher.
"Ça vous plaît ?
- Très bien, merci !"
Vite, vite, reprendre mon manteau, payer, et m'enfuir pour, dans la voiture, aplatir les boucles trop gonflées, repousser les mèches qui me tombent sur l'oeil...
Redevenir moi... jusqu'au prochain rendez-vous... ;-)
Si vous ne connaissez pas la chanson de Linda lemay, je vous recommande vivement de prendre quelques minutes pour l'écouter... Elle dit bien mieux que moi ce que représente une séance "Chez l'coiffeur" mais j'ai pu entendre que nous avons à peu près les mêmes problèmes...
La Halte-Garderie garde ses portes ouvertes. Vous pouvez toujours m'envoyer vos inscriptions (= vos photos) si vous le souhaitez. Je les mettrai en ligne avec un lien vers votre blog, bien sûr, et ajouterai quelques lignes pour avertir les copinautes de la parution de votre photo ...