dimanche 21 décembre 2008

Noël d'antan

Je me souviens de mes Noëls, du sapin décoré placé au coin de la cheminée et des souliers que nous déposions, avec tant de sérieux, la veille de la grande nuit...
Ma grand-mère nous chantait "Le p'tit renne au nez rouge" et j'étais persuadée qu'un jour, en levant les yeux vers le ciel, j'apercevrais son rouge lumignon...
Noël, ce sont les cadeaux, bien sûr, mais ceux dont je me souviens le plus sont le vélo "zaune" de ma petite soeur et mon beau vélo vert à roulettes qui trônaient dans la salle à manger.
Je crois bien qu'au réveil je n'osais pas y toucher, de peur, peut-être, de le voir disparaître comme un beau rêve au lever du jour.
Noël, c'était aussi ce drôle de père Noël tout blanc suspendu dans le sapin et que nos parents remplissaient chaque année de boules pralinées.
Il y a quelques années, au cours d'un déménagement et du tri dans le grenier de la maison de mon enfance, j'ai retrouvé, au fond d'un carton à chaussures sur lequel était écrit "Décorations de Noël", le petit personnage.
Il m'a paru bien fragile avec sa barbe de coton effilochée, mais il gardait, quasiment intact, le brin de houx en plastique collé sur sa cape blanche saupoudrée de paillettes argentées.
Le prenant dans mes mains, le passé est revenu et l'émotion m'a submergée. J'ai revu les mandarines dans les chaussons (précieux butin récolté au matin) et ces petits bâtons de pâte à modeler multicolore qui étaient nos traditionnels cadeaux de Noël.
Puis, le parfum. Les parfums...
Celui du sapin qui embaumait tant la pièce que je fermais les yeux avant de prendre une grande inspiration pour absorber le plus possible de cette senteur enivrante. 
Et il y avait la dégustation de ce merveilleux fruit si coloré au milieu de l'hiver.
Avant de le manger, le prendre au creux de la main, l'envelopper de ses doigts, le réchauffer doucement et caresser sa peau brillante et fraîche.
Attendre encore un peu avant de le porter à son nez et là..., détacher le petit bouton vert pour humer son parfum. 
C'était si bon...
Mais il fallait patienter encore avant de déguster.
Notre père traçait délicatement de la pointe de son couteau une ligne horizontale autour du fruit pour le partager en deux globes identiques.
Alors il détachait doucement la peau de ces deux demi-sphères.
Le fruit était nu, offert à notre convoitise gourmande...
Le cérémonial n'était pas pour autant terminé.
Dans la coque découpée, on voyait une petite mèche naturelle. Notre mère versait un peu d'huile au fond de cette coupe, puis elle frottait une allumette : "scrittch...pchh...." et allumait la mèche.
Il suffisait ensuite de retirer un petit carré sur l'autre moitié du globe pour créer une cheminée et refermer le tout avec ce nouveau chapeau.
Nos mandarines ainsi transformées en lampions, nos parents éteignaient la lumière et la magie opérait.
Les coudes appuyés sur la grande table de cuisine en Formica jaune, le menton dans les mains , nous regardions, fascinés, les lumières tremblotantes qui éclairaient nos visages ravis.
Bien souvent le petit chapeau orangé brûlait et cette odeur de zeste brûlé me revient encore en mémoire.
A ce moment-là, nous détachions la première tranche de notre mandarine et la portions à la bouche, souhaitant la laisser fondre toute seule pour qu'elle dure plus longtemps.
Mais en réalité, nous éclations très vite les petits sacs gorgés de jus sucré d'un coup de dent rapide et impatient et nous nous régalions de ce nectar.
C'est le reflet de ces Noëls-là que je veux garder.
C'était simple, c'était beau, c'était magique !
et c'est en souvenir de ces parfums et de ces images que je vous souhaite à tous un TRES JOYEUX NOEL !

12 commentaires:

  1. Les clémentines-bougies m'ont laissé la même sensation de magie...
    Hirondelle.

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  2. La pâte à modeler ..... j'avais oublié ..... merci, Oxygène, grâce à toi, j'ai aussi replongé dans mon enfance, je ne connaissais pas les clémentines-bougies, mais l'odeur des bougies dans le sapin ... instant unique du petit matin de Noël .....

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  3. Petit coucou : joyeux Noël ! merci pour tes gentils coms...gros bisous... Bigornette...je reviens dès que je vais mieux...

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  4. Merci pour vos gentils commentaires. Je les découvre aujourd'hui 27 décembre car je n'ai pas pu me connecter avant. Bonne fin d'année à ceux qui passeront lire ce petit mot.

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  5. comment peut on oublier ces "moments d'enfance"? Et pourtant... nos âmes perturbées savent perdre les liens avec ces moments que l'on dit "inoubliables", mais il y a un autre lien, "l'optimisme" et par ce biais nous savons que tout souvenir, un jour reviendra...
    De très belles fêtes à toi, belle "bouffée d'oxygène"
    Korrigane

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  6. un beau moment d'optimisme sur de fêtes que ...
    mais tu sais tout cela

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  7. Merci Oygène pour tes gentils mots qui m'ont été droit au coeur. cela allait avec ton article.. mais je n'ai pas eu de tel Noël dans mon enfance..malheureusement.
    Je te souhaite une douce soirée et bon préparatifs de fin d'année
    bisous de haute savoie
    chantal

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  8. Tu n'as pas eu de tel Noël dans ton enfance, dis-tu... Je suis contente que tu puisses te rattraper maintenant Chantal et je te souhaite de nombreux autres Noëls très heureux. Ton sourire sur la photo au restaurant fait plaisir à voir. Bisous

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  9. Tu vois je recule sur ton blog avec délice...

    Nos Noëls n'avaient rien de semblables à ceux de mes petits enfants et j'en suis navrée...

    J'attendais le coeur battant, LE jouet espéré mais incertain...et quand je le découvrais je me souviens encore de cette émotion exceptionnelle provoquée par "l'unique'.

    Rare.

    Merci pour cet article

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  10. Merci LMVIE de te promener ainsi sur mes pages. Cela me touche beaucoup. Tu es vraiment gentille et je ne suis pas sûre de mériter tant d'attentions.
    En ce qui concerne les Noëls de notre enfance, ils ne peuvent rivaliser avec ceux que les enfants ont de nos jours, mais, dans tout ça, je pense que nous avions plus de chance que les enfants d'aujourd'hui car nous connaissions la valeur d'un cadeau, la force de l'attente, de l'espoir et la joie de recevoir quelque chose de "rare" comme tu le dis si bien.
    Merci à toi Lmvie !

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  11. Oh Sylvie,

    Quel merveilleux souvenir en partage. je ne connaissais pas le truc de la mandarine-lanterne.
    Ce que c'est tendre et émouvant
    merci
    je t'embrasse bien fort
    ;)

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  12. Chère Martine. Un grand merci pour cet adorable commentaire qui me va droit au coeur.
    Ce qui me touche énormément aussi, c'est ta visite (tes visites) sur mon blog endormi. C'est drôle, j'avais oublié ce récit et ça m'a fait plaisir aussi de me replonger dans mes souvenirs d'enfance. J'ai retrouvé avec une certaine émotion images et parfums.
    Je t'embrasse Martine :)

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